Reflets

Le corps d’une femme, un corps pour la vie
Le corps habité ? quelle conscience ai-je de mon corps ? Comment y suis-je connectée ? Sommes-nous dans le dialogue ? Suis-je mon visage ? mon corps ? le tout ?
Reflet de soi dans son corps
Dans ce cocon intimiste, quand le corps est mis à nu, qui vois-je ?
Quelles émotions vit mon corps ? jusqu’où mon mental contrôle-t-il ce corps ?
Quelle conscience de ces émotions ?
Reflet de ce que je ressens
Je regarde mon corps et le dévisage. Je regarde mon visage sur ce corps.
Reflet du corps sur la photo, regard sur le reflet
Et quand l’autre s’en mêle, quand l’autre est face à mon corps, que se passe-t-il,
pour chacun de nous ?
Quel regard la société porte-t-elle sur le corps mis à nu ? quelle silhouette idéale renvoie-t-elle ?
Montrer son visage, être reconnue
Le visage définit-il notre identité ?
Assumer son corps pour soi et devant les autres ?

Le projet REFLETS questionne le rapport au corps, à l’identité et à la nudité avec ma propre participation comme sujet et artiste en parallèle du travail avec des femmes de tous âges.
Toutes ne nous définissons pas dans les codes standards de l’esthétique renvoyée par les médias et je prends le parti de révéler la beauté de ces corps meurtris, abîmés, vieillis.

Communication et photographie interagissent. C’est un échange sur la façon dont le « je » perçoit le corps, les émotions, avec le son des mots.
Le clair-obscur est le point d’entrée pour chacune vers un autre univers, une bulle pour le soi et chercher cette connexion à son corps. Les vibrations, les variations musicales s’enchaînent, les énergies changent continuellement. Le mental se déconnecte, pour laisser place au mouvement et laisser monter les émotions.
Dans une transe photographique, je ressens l’instant de grâce quand les émotions me traversent.

Dans le processus, l’image ne s’arrête pas là. Je joue sur les ombres avec les femmes après la séance jusqu’à ce que le mot fin soit posé, dans l’acceptation de qui peut être reconnu au moment présent. C’est l’histoire d’une acceptation, d’un apprivoisement, qui peut-être demain verra ses limites reculer. De cette co-création naît une nouvelle forme de matière corporelle où l’émotion est inscrite, nommée et reconnue. Et de s’interroger sur le moment et les conditions où l’acceptation est totale au point de s’afficher dans la nudité, simplement soi.